Les Etablissements Robert-Gonfreville situés à Bouaké sont dans un état de léthargie depuis près de 20 ans. Grâce au programme « Champion national » qui vise à soutenir les entreprises locales à fort potentiel, l’Etat ivoirien ambitionne de mettre l’usine au cœur de sa stratégie d’industrialisation.
La Côte d’Ivoire s’apprête à relancer les activités de l’usine Gonfreville, spécialisée dans la production de textile. L’annonce a été faite le 24 septembre dernier par le Premier ministre Patrick Achi, au terme d’une visite des installations de la plus vieille usine de textiles d’Afrique de l’Ouest.
Selon le chef du gouvernement ivoirien, booster les activités de Gonfreville constituera « une bonne opportunité d’insertion socio-économique pour les jeunes » qui auront également l’occasion d’apprendre auprès d’anciens plus expérimentés.
« Le président de la République nous a instruits à l’effet de voir la situation de l’usine. Et en rapport avec les ministères concernés, de lui proposer, le plus rapidement possible, dans le cadre du programme des ‘’Champions nationaux’’, un plan de relance pour qu’à nouveau Gonfreville soit Gonfreville et Bouaké soit Bouaké avec Gonfreville », a affirmé le Premier ministre, tout en souhaitant voir le pays se hisser au rang des grands producteurs et exportateurs de produits issus du coton.
Construite en 1921, Gonfreville constitue la plus vieille manufacture de textile d’Afrique de l’Ouest. Etendue sur 60 hectares, l’usine employait environ 4000 personnes. Dans les années 70-80, l’entreprise, alors à ses plus grandes heures de gloire, était chargée de la production des uniformes de toutes les polices et armées de la sous-région. L’avènement du textile chinois au début des années 90 fera chuter les ventes de la manufacture. Un plan de relance est adopté, mais la crise que connaît le pays à partir de 2002 vient plonger Gonfreville dans un long coma.
Pour rappel, le projet de réactivation de Gonfreville existe depuis plusieurs années. Lors d’une visite dans la région de Bouaké, en novembre 2013, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, avait déjà promis la relance prochaine des activités de l’usine. Environ trois ans plus tard, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Emploi des jeunes et du Service civique d’alors, Sidi Tiémoko Touré, annonçait également que le dossier Gonfreville était sur la table du gouvernement.
« Une autre génération aidera à ce que Gonfreville revive », a promis le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.